Retour sur Wii U avec Paper Mario Color Splash
Share this content:
Sorti sur Wii U le 7 octobre 2016, c’est un jeu issu de la série Paper Mario, développé par Intelligent Systems. Il avait une grande tâche ce jeu, c’était de faire mieux que l’Opus 3DS qui n’avait pas été grandement apprécié. Je l’ai bien aimé mais j’ai mis du temps et c’est bien dommage que la dimension jeu de rôle n’existait pas. Cet opus s’appuie sur cette mouture 3DS mais la peaufine en y gommant les défauts majeurs.
L’île Barbouille est en danger
L’histoire se passe à Port Barbouille où notre ami Mario, enfin Paper Mario, va y enquêter puisque la princesse Peach a reçu une lettre provenant de cette île. Apparemment il y aurait un problème et toute l’île aurait perdu ses couleurs. L’aventure débute ainsi et d’ailleurs l’atmosphère y est plutôt pesante à votre arrivée. Pas de musique guillerette, une ville sens dessus dessous et personne pour vous accueillir. Ce sera donc à vous de trouver ce qui se passe et de partir en quête des étoiles de couleur pour redonner vie à cette île.
Un-peu de RPG?
Nous sommes donc face à un jeu typé aventure puzzle game avec une petite notion de RPG tout de même. Les origines de la série remonte à l’ère Super Famicom avec Super Mario RPG produit par Squaresoft et qui était un pur RPG dans l’univers Mario. Puis Intelligent Systems a repris le flambeau sur Nintendo 64 en gardant l’aspect RPG couplé avec l’esprit papier dans la direction artistique du titre. L’opus Game Cube prenait la même forme puis après on a dérivé sur des modèles mettant de côté l’aspect jeu de rôle. Cette mouture s’appuie sur l’opus 3DS qui n’était pas apprécié car les combats ne rapportaient rien et ne faisait pas progresser Mario en statistiques. Ici on retrouve donc les combats au tour par tour de la série et avec possibilité d’améliorer une statistique, à savoir l’agrandissement de votre jauge de peinture. Je sais c’est peu mais au moins les combats ont un intérêt.
Vive les cartes
Vous devrez utiliser des cartes via votre Gamepad pour vous battre. Les cartes sont nombreuses et se trouve un peu partout en explorant, tuant des ennemis où encore via la boutique. Les cartes matérialisent par exemple un saut, un marteau, une carapace et une fois que vous l’utilisez en combat cela produit une action contextuelle vous demandant d’appuyer sur une touche au bon moment pour amplifier les dégâts, classique efficace de la série. Colorier ces cartes avant de les utiliser pour les rendre plus puissantes, c’est ainsi que votre jauge de peinture est utile en combat, d’où l’intérêt de l’agrandir au maximum. On peut jouer avec le tactile du Gamepad mais il est aussi possible d’utiliser les touches ce qui est d’ailleurs bien plus pratique et fluide à mon sens.
On retrouve tous les poncifs habituels de Paper Mario, à savoir bien observer l’ennemi, s’il possède des pics sur sa tête alors éviter les sauts et utiliser le marteau. Des notions simples à comprendre puisque visuelles et qui rendent le genre accessible. En fin de combat vous gagnerez des points marteaux vous permettant d’agrandir votre maximum de peinture du marteau. En effet, qui dit Color Splach, dit que vous allez devoir tout repeindre tel un peintre en bâtiment. Si en combat la peinture sert à rendre vos cartes plus efficaces, hors combat vous pourrez repeindre des taches blanches dans les niveaux. Celles-ci vous octroyant des cartes et un bonus de complétion par niveau pour atteindre le 100% du jeu. Croyez moi, repeindre tout un niveau n’est pas chose aisé et vous demandera un marteau avec un bon réservoir de peinture.
C’est quoi ce Truc?
On retrouve également « les trucs » qui étaient si chère au précédent opus et qui sont des objets de la vie de tous les jours. On peut trouver un ventilateur, une canette de soda, etc…. Ils seront utiles en combats, mais aussi lors des phases d’exploration. D’ailleurs ils seront obligatoires pour progresser et vaincre certains bosses. D’ailleurs le plus gros défaut du titre vient des boss qui ne répondront qu’à l’utilisation d’un « truc » en particulier pour être défait. Du coup, on peine parfois à comprendre la logique des développeurs et il n’est pas toujours instinctif d’utiliser le « truc » demandé. Malheureusement aucune autre alternative n’existe pour vaincre un boss et c’est bien dommage. Malgré tout vous trouverez des indices en jeu pour savoir quel « truc » utiliser mais le côté jeu de rôle en prend un coup sur les affrontements décisifs c’est indéniable.
En haute définition
Nous sommes en face du premier Paper Mario en haute définition et vraiment ça claque. Des décors en papiers, des couleurs éclatantes et une animation incroyable, il est évident que chaque opus de la série traverse le temps aisément avec une telle direction artistique. Difficile à juger sur l’aspect technique pur il faut reconnaître que la HD fait du bien et permet de mieux s’immerger dans ce monde de papier qui se fait et défait avec une telle aisance. D’ailleurs en parlant papier il est vrai que l’humour de l’opus 3DS était un-peu lourd et ne tournait qu’autour de cet aspect mais ici les boutades sont un-peu plus recherchés et la série retrouve un-peu de sa superbe. On retrouve d’ailleurs des références vidéoludiques, cinématographiques ainsi que plus globalement à la culture pop et du coup l’humour fonctionne bien.
Du puzzle et de la plateforme
Le jeu se découpe en niveau tous relié via une world map de l’île qui est je trouve magnifique. L’exploration elle est classique à savoir des niveaux en 2,5D avec un aspect plateforme, c’est Mario tout de même hein ! Il y a toujours des petites énigmes à résoudre d’où le côté puzzle et ça fonctionne du tonnerre. De la recherche d’objets et de Toads aussi, ces derniers une fois retrouvé vous permettront d’avancer dans certains niveaux. Retrouver tous les Toads d’une même équipe vous débloquera dans votre progression mais il faudra bien fouiller les décors pour les dénicher. Le Gamepad est aussi mis à contribution hors combat et la Wii U s’appuyant sur la feature du gameplay asymétrique vous proposera des découpages de décors à effectuer tactilement sur la mablette là encore pour franchir des obstacles.
Acolyte et durée de vie
Votre acolyte dans cette aventure colorée se nomme Peinturion et sera toujours à vos côtés pour vous prodiguer des conseils. Un sympathique pot de peinture qui colle au thème et que vous pourrez sollicité aisément avec le haut de la croix directionnelle en cas de problème. Niveau bestiaire ici encore il y a du mieux et certains ennemis font plaisir à voir mais on est encore loin de la richesse de l’opus N64 et Game Cube ceci dit.
La durée de vie est excellente et sur ma première run il m’a fallu vingt sept heures pour en voir le bout sans atteindre les cent pour cent. On trouve de nombreuses quêtes, les temples pierre, feuille, ciseaux ainsi que le musée qui vous demandera de recenser toutes les cartes du jeu ainsi que les ennemis. N’oublions pas non plus l’intégralité des niveaux à peindre et honnêtement vous pouvez facilement doubler le temps de jeu. Les temples sont en fait des suites de combats à effectuer contre plusieurs ennemis. Les musiques ainsi que les bruitages sont une fois de plus de très grandes qualités et on en prend plein les oreilles avec des thèmes remixés et aussi de nouvelles pistes jazzy.
Outre le défaut des « trucs » et de leur utilisation mal pensée contre les boss du jeu je trouve dommage que l’on est à disposition un unique emplacement de sauvegarde. Obligé d’effacer sa progression pour recommencer l’aventure sur une console disposant de trente deux gigas de mémoire flash c’est risible. Sachant que même Super Mario RPG proposait trois emplacements.
Verdict
Hormis les deux défauts cités j’ai adoré l’aventure, c’est d’ailleurs mon opus préféré avec le Paper Mario 64. Cependant, ne vous y trompez pas, si vous cherchez une aventure similaire à la mouture Game Cube alors vous serez certainement déçus car la notion jeu de rôle si elle existe n’est pas le point central de « Color Splash ». Personnellement j’aime la direction puzzle platformer prise par Intelligent Sytems avec ce petit supplément RPG qui me suffit mais ça ne plaira clairement pas à tout le monde. J’ai adoré l’ambiance ainsi que les lieux visités que je trouve fabuleux et offrant un vrai supplément d’âme au titre. Une fois baigné dans cet univers et pris par l’histoire et les mécaniques de gameplay difficile pour moi d’en décrocher. Ce sont ces qualités précises qui m’y font d’ailleurs revenir très souvent, une réelle envie de retrouver l’île Barbouille et ses habitants.


